Dans une tentative de lutter contre l’addiction aux écrans, la ville japonaise de Toyoake envisage de limiter l’utilisation des smartphones à deux heures quotidiennes pour ses habitants. Cette initiative, qui exclut les usages professionnels et éducatifs, vise principalement à préserver la santé mentale et physique des citoyens. La proposition, qui fait déjà l’objet d’un vif débat public, pourrait entrer en vigueur dès octobre 2025.
Un constat alarmant sur l’usage des écrans
Masafumi Koki, maire de Toyoake, justifie cette mesure par la nécessité de protéger la santé et le sommeil des habitants. Selon lui, l’utilisation excessive des smartphones entraîne des troubles du sommeil, une fatigue chronique et des effets néfastes sur la santé mentale. Le projet suggère notamment que les écoliers devraient cesser d’utiliser leurs téléphones après 21 heures.
Cette initiative s’appuie sur des données préoccupantes : d’après l’Agence japonaise pour les affaires familiales et l’enfance, les adolescents japonais passent en moyenne plus de cinq heures par jour en ligne durant la semaine. Un chiffre qui justifierait, selon les autorités, la mise en place de mesures préventives.
Une réception mitigée auprès de la population
La proposition a rapidement suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. “Je n’aurais même pas le temps de regarder un film entier en deux heures”, s’est plaint un internaute. D’autres estiment que ce type de décision relève de la responsabilité des familles et non des autorités municipales.
Ce n’est pas la première tentative de ce genre au Japon. En 2020, la préfecture de Kagawa avait déjà instauré des recommandations limitant le temps de jeu des enfants à une heure les jours de semaine et une heure et demie le week-end. Cette mesure avait également généré d’importantes controverses à l’époque.
Une recommandation sans sanction
Il est important de noter que cette initiative, si elle est adoptée, n’aura pas de caractère contraignant. Aucune amende ou sanction n’est prévue pour les contrevenants – il s’agit simplement d’une recommandation officielle des autorités locales. Le projet sera soumis au vote en septembre et pourrait entrer en application dès le mois suivant.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte plus large de prise de conscience des effets néfastes des écrans. Plusieurs pays ont déjà mis en place des mesures similaires, notamment la Chine qui avait temporairement désactivé certains services d’intelligence artificielle pendant les examens nationaux “gaokao” pour éviter la triche.
Reste à voir si cette initiative locale pourra influencer d’autres municipalités japonaises, ou si elle restera une expérience isolée dans un pays pourtant connu pour son adoption précoce des nouvelles technologies.
Salut, c’est Alexis, rédacteur de Seek & Look. J’explore et décrypte l’actualité scientifique, les découvertes marquantes et les innovations qui façonnent notre avenir.