Elle n’avait pas parlé depuis 25 ans : l’intelligence artificielle lui rend sa voix

L’intelligence artificielle redonne sa voix à une femme atteinte de sclérose latérale amyotrophique après 25 ans de silence. Une avancée majeure pour Sarah Ezekiel, artiste britannique, qui peut désormais communiquer avec les intonations et les émotions qui lui sont propres grâce à une technologie développée par l’entreprise Smartbox à partir d’une unique vidéo d’archive.

Une renaissance vocale grâce à l’IA

À 34 ans, alors qu’elle attendait son deuxième enfant, Sarah Ezekiel a reçu un diagnostic qui allait bouleverser sa vie : elle souffrait de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Cette maladie neurodégénérative, également connue sous le nom de maladie de Charcot, provoque une détérioration progressive des neurones moteurs, entraînant dans de nombreux cas la perte totale de la parole.

Pendant un quart de siècle, cette artiste britannique s’est adaptée à sa condition en utilisant un ordinateur équipé d’un synthétiseur vocal pour communiquer. Mais comme beaucoup de personnes dans sa situation, elle regrettait que cette voix artificielle, monotone et impersonnelle, ne reflète en rien sa personnalité. Malgré ces obstacles, elle a poursuivi sa carrière artistique en adaptant sa technique pour pouvoir dessiner à l’aide d’une souris d’ordinateur.

Une prouesse technologique avec des moyens limités

La particularité du cas de Sarah réside dans l’exploit technique réalisé par l’entreprise britannique Smartbox. Contrairement aux méthodes traditionnelles de clonage vocal qui nécessitent de nombreux enregistrements de haute qualité, les ingénieurs n’avaient à leur disposition qu’une seule vidéo domestique où l’on pouvait entendre la voix de Sarah.

Cette limitation aurait été insurmontable il y a quelques années. En effet, les techniques antérieures produisaient souvent des résultats artificiels, dépourvus des nuances et des émotions qui caractérisent la parole humaine. Les algorithmes d’intelligence artificielle développés par Smartbox ont cependant réussi à extraire suffisamment d’informations de cet unique enregistrement pour recréer une voix remarquablement proche de l’originale.

Une technologie porteuse d’espoir

Cette avancée ouvre des perspectives prometteuses pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives ou ayant subi des traumatismes affectant leurs capacités vocales. La possibilité de préserver son identité vocale représente bien plus qu’une simple amélioration technique : c’est une façon de maintenir une part essentielle de son identité.

Pour Sarah Ezekiel, cette innovation signifie la fin d’une longue période de frustration. Elle peut désormais s’exprimer avec une voix qui lui ressemble, transmettant non seulement ses pensées mais aussi les émotions qui les accompagnent, renforçant ainsi la qualité de ses interactions sociales et familiales.

Cette réussite s’inscrit dans un mouvement plus large d’applications de l’intelligence artificielle dans le domaine médical, où les technologies d’apprentissage automatique permettent des percées significatives pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques invalidantes.