Peut-on vraiment détecter un mensonge sur le visage ? La science tranche

Peut-on vraiment détecter le mensonge sur le visage d’une personne ? Une nouvelle étude publiée dans le journal Law and Human Behavior remet en question cette croyance populaire. Les chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique concluent que les fameux “signes du menteur” universels n’existent tout simplement pas.

Le mythe des “signaux universels” du mensonge

Vous pensez pouvoir repérer un menteur à ses gestes ou expressions faciales ? Détrompez-vous. Selon la professeure Lianne Brinke, spécialiste du phénomène de la tromperie, une personne moyenne sans formation spécifique ne détecte le mensonge qu’avec une précision d’environ 54% – à peine mieux qu’un tirage à pile ou face. Cette constatation est particulièrement préoccupante quand on considère l’importance de cette capacité dans les enquêtes criminelles et les procédures judiciaires.

Des conclusions antérieures remises en question

En 2012, l’équipe de la professeure Brinke avait identifié quatre indicateurs qui, combinés, semblaient permettre de distinguer efficacement les déclarations véridiques des mensonges : un sourcil levé, un sourire particulier, l’utilisation de termes évasifs (“peut-être”, “je pense”), et une réduction du nombre de phrases. Ces observations provenaient de l’analyse d’allocutions publiques de personnes ultérieurement démasquées pour avoir menti sur le sort de leurs proches.

La nouvelle étude invalide les critères précédents

Les récentes recherches de Brinke révèlent cependant que ces critères ne sont pas transposables à d’autres contextes. Lorsque son équipe a tenté d’appliquer ces mêmes indicateurs à différentes situations, certains signes ne se manifestaient pas du tout, tandis que la capacité de prédiction s’est avérée équivalente à celle d’une simple devinette aléatoire.

Une approche personnalisée nécessaire

“Les gens croient souvent qu’on peut identifier un mensonge grâce à certains mots ou expressions faciales spécifiques. Or, les signaux qui fonctionnent dans un groupe ne s’appliquent pas universellement, surtout en situation de stress”, explique la chercheuse dans ses conclusions.

Selon Brinke, détecter efficacement le mensonge nécessiterait une approche bien plus individualisée et des recherches supplémentaires. Les concepts populaires comme le “sourire du menteur” ou les “gestes révélateurs” relèveraient davantage du mythe que de la science – une belle histoire, mais sans fondement scientifique solide.

Cette étude nous rappelle que la communication humaine est complexe et que nos intuitions sur le comportement des autres peuvent souvent nous induire en erreur, même dans des situations aussi fondamentales que la distinction entre vérité et mensonge.

Alexis

Salut, c’est Alexis, rédacteur de Seek & Look. J’explore et décrypte l’actualité scientifique, les découvertes marquantes et les innovations qui façonnent notre avenir.

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