Comment survivre à un crash d’avion : votre siège peut tout changer

L’agence Reuters a récemment mené une vaste analyse portant sur plus de 1400 accidents aériens pour déterminer s’il existe réellement un “siège le plus sûr” dans un avion. Conclusion surprenante : contrairement aux croyances populaires, aucun emplacement précis ne garantit systématiquement de meilleures chances de survie lors d’un crash.

Des survivants miraculeux qui défient les statistiques

L’étude de Reuters a été motivée par le cas stupéfiant de Vishwashkumar Ramesh, un passager britannique qui a survécu en juin 2025 au crash d’un Air India Dreamliner ayant causé plus de 200 victimes. Assis près d’une sortie de secours à l’avant de l’appareil, ses chances de survie n’étaient que de 0,4% selon les calculs des chercheurs – le taux le plus bas jamais documenté pour un rescapé d’accident aérien.

D’autres cas exceptionnels illustrent la complexité des facteurs déterminant la survie. En 2009, Bahia Bakari, alors âgée de 12 ans, a miraculeusement survécu à l’écrasement d’un Airbus A310 près des Comores. Éjectée de l’appareil, elle s’est accrochée pendant neuf heures à un débris flottant avec seulement 0,7% de chances statistiques de s’en sortir. Elle était assise à l’arrière de l’avion.

La remise en question d’une croyance établie

En 2015, le magazine TIME, s’appuyant sur des données de l’Administration fédérale de l’aviation américaine, avait suggéré que les sièges proches de la queue de l’avion offraient de meilleures chances de survie. L’analyse de Reuters contredit formellement cette théorie. Les données révèlent que des survivants ont été retrouvés dans toutes les sections de la cabine, de la partie avant jusqu’à l’arrière, sans schéma prédictif clair.

Les cas étudiés démontrent même des situations contre-intuitives. Lors du crash d’un Airbus A320 à Karachi en 2020, seuls deux passagers ont survécu – tous deux assis dans la partie centrale de l’appareil, juste devant les ailes. À l’inverse, lors d’un atterrissage catastrophique d’un Boeing 737 à Muan (Corée du Sud) en décembre 2024, les seuls survivants étaient deux membres d’équipage installés sur des strapontins à l’arrière de l’appareil, dans l’unique section de fuselage restée intacte.

Les véritables facteurs de survie

D’après les experts consultés par Reuters, il est impossible d’identifier un emplacement universellement plus sûr dans un avion. La survie dépend d’une multitude de variables imprévisibles propres à chaque accident :

– L’angle et la vitesse d’impact avec le sol ou l’eau

– La proximité des issues de secours fonctionnelles

– L’intégrité structurelle des différentes sections du fuselage

– Des facteurs aléatoires comme la répartition du carburant ou la nature du terrain

Le hasard joue également un rôle déterminant. Dans l’un des cas analysés, un passager qui n’avait pas attaché sa ceinture a survécu après avoir été éjecté de la cabine lors des premiers impacts – une configuration habituellement fatale mais qui, dans ce cas précis, lui a sauvé la vie.

La sécurité aérienne en perspective

Si cette étude ne permet pas d’identifier le “meilleur siège” en cas d’accident, elle rappelle néanmoins que l’aviation demeure l’un des modes de transport les plus sûrs. Les incidents catastrophiques restent extrêmement rares, et les normes de sécurité ne cessent de s’améliorer.

Pour les passagers inquiets, les experts recommandent plutôt de se concentrer sur les éléments qu’ils peuvent contrôler : écouter les consignes de sécurité, repérer les sorties de secours les plus proches et suivre les instructions de l’équipage en cas d’urgence – des facteurs qui influencent bien davantage les chances de survie que le choix d’un siège particulier.

Alexis

Salut, c’est Alexis, rédacteur de Seek & Look. J’explore et décrypte l’actualité scientifique, les découvertes marquantes et les innovations qui façonnent notre avenir.

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