Le mystère de Stonehenge se dévoile grâce à une dent de vache vieille de 5000 ans. Des chercheurs ont récemment analysé cet indice archéologique pour confirmer que les impressionnants mégalithes bleus du monument ont bien été transportés depuis le Pays de Galles à plus de 200 km de distance. Cette découverte, rapportée par The Independent, révèle le rôle crucial des bovins dans l’un des plus grands exploits logistiques de la préhistoire.
Une mâchoire révélatrice exhumée il y a un siècle
L’histoire commence en 1924, lorsque des archéologues découvrent une mâchoire de vache soigneusement déposée près de l’entrée sud de Stonehenge. Datée entre 2995 et 2900 avant notre ère, cette relique correspond précisément à la période de construction du célèbre monument mégalithique. À l’époque, l’importance de cette trouvaille n’avait pas été pleinement saisie, mais elle fut néanmoins conservée pour de futures analyses.
Près d’un siècle plus tard, grâce aux progrès technologiques, les chercheurs ont pu soumettre une molaire de cette mâchoire à une analyse isotopique approfondie. Cette méthode permet d’identifier les “signatures chimiques” des lieux où l’animal a vécu, en étudiant les proportions d’isotopes stockés dans l’émail dentaire pendant sa croissance.
Des isotopes qui racontent un voyage extraordinaire
L’analyse s’est concentrée particulièrement sur les isotopes du plomb présents dans différentes couches de la dent. Les résultats ont révélé des variations significatives, notamment dans les couches formées entre la fin de l’hiver et le printemps. Ces variations indiquent que l’animal avait ingéré du plomb beaucoup plus ancien d’un point de vue géologique.
Ce plomb paléozoïque, datant d’une ère géologique commencée il y a environ 541 millions d’années, est caractéristique des régions du Pays de Galles d’où proviennent les “pierres bleues” de Stonehenge. Pour la première fois, les scientifiques établissaient donc une connexion isotopique directe entre des restes bovins trouvés à Stonehenge et la région galloise d’où les mégalithes ont été extraits.
La force bovine au service d’un projet titanesque
Cette découverte consolide considérablement la théorie selon laquelle les constructeurs de Stonehenge auraient utilisé des bovins comme force de traction pour transporter les pierres sur plus de 200 kilomètres. Un exploit logistique et technique impressionnant pour l’époque néolithique, qui témoigne de l’ingéniosité et de la détermination de nos ancêtres.
Les analyses complémentaires ont même permis de déterminer que l’animal étudié était probablement une femelle, et qu’elle était peut-être gestante lors de son long périple depuis le Pays de Galles jusqu’à la plaine de Salisbury. Cette dimension ajoute une touche émouvante à cette histoire millénaire.
Des “pierres bleues” aux origines lointaines
Stonehenge est composé de deux types principaux de pierres : les immenses blocs de grès sarsen, extraits relativement près du site, et les fameuses “pierres bleues”, plus petites mais toujours imposantes, reconnaissables à leur teinte bleutée caractéristique. Depuis les années 2010, les géologues avaient déjà identifié leur provenance dans les collines Preseli, à l’ouest du Pays de Galles, grâce à des analyses chimiques.
Cependant, la question du transport de ces pierres sur une telle distance, à travers forêts, rivières et collines, restait un mystère. La découverte actuelle apporte un éclairage nouveau sur les méthodes employées par ces bâtisseurs préhistoriques.
Quand l’infiniment petit révèle l’histoire monumentale
Cette étude illustre parfaitement comment l’analyse d’un minuscule fragment archéologique peut contribuer à résoudre des énigmes historiques majeures. L’approche interdisciplinaire, combinant archéologie, géologie et chimie isotopique, permet aujourd’hui de décrypter des informations jadis inaccessibles.
L’humble dent de vache aura ainsi apporté une pièce essentielle au puzzle de Stonehenge, confirmant non seulement l’origine distante des pierres, mais aussi les moyens employés pour leur transport. Une preuve supplémentaire que dans l’étude du passé, même les vestiges les plus modestes peuvent contenir des informations d’une valeur inestimable.
Salut, c’est Alexis, rédacteur de Seek & Look. J’explore et décrypte l’actualité scientifique, les découvertes marquantes et les innovations qui façonnent notre avenir.